De nombreuses « armoires » ponctuent le paysage urbain et les rues, sans que l’on n’y fasse plus attention, ou sans que l’on sache quelle est leur utilité. Ces derniers temps, leur nombre a même clairement augmenté, et pour cause, une partie d’entre elle accueillent des équipements indispensables à la mise en place du réseau de fibre optique sur le territoire.  Vous souhaitez mieux comprendre l’organisation du réseau, et l’utilité de ces armoires pour la fibre optique ? On vous en dit plus au fil de cet article.

NRO, PM, PBO… Comprendre le réseau de fibre optique

Avant même de se pencher sur l’armoire fibre optique elle-même, il semble essentiel de comprendre de quelle manière est déployée la fibre optique au niveau local. En effet, l’armoire à proprement parler n’est finalement qu’une coque de protection pour les équipements destinés à la gestion et la distribution de la fibre sur le réseau.

Le premier maillon de la chaîne de déploiement de la fibre optique est le NRO (Nœud de Raccordement Optique), véritable centrale accueillant les infrastructures techniques des opérateurs (si chaque opérateur peut disposer de ses propres NRO, dans les faits les acteurs de la fibre mutualisent souvent les infrastructures). Ce local accueille ainsi l’OLT (Optical Terminal Line), point de départ du réseau optique.
Le NRO est quant à lui relié au point de mutualisation (PM), deuxième maillon de la chaîne, et depuis lequel seront réalisés les branchements vers les Points de Branchement Optique (PBO) sur lesquels peuvent se brancher les utilisateurs finaux. Là encore, les équipements sont mutualisés, les points de mutualisation étant accessibles aux différents opérateurs fibre. Le nombre de point de mutualisation doit être adapté selon les densités des zones desservies. Il sera installé au plus près des logements dans les zones d’habitats collectifs, ou à distance pour permettre la connexion de zone plus vaste dans des quartiers d’habitats individuels.
Le Point de Branchement Optique (PBO) constitue le dernier maillon de la chaîne avant le raccordement final des logements. Chaque abonné fibre est ainsi branché au PBO situé dans la rue ou, dans le cas des immeubles, au niveau des raccordements télécom voire au sein du bâtiment lui-même.

Les armoires fibres optique sont donc destinées à accueillir le point de mutualisation fibre optique, et à en protéger les équipements. Et pour cause, le réseau est ls installations de fibres optiques sont particulièrement sensibles.

L’armoire fibre optique, véritable armure des points de mutualisation

Comme vu plus haut, l’accessibilité et le raccordement des abonnés à la fibre dépend d’un réseau de distribution depuis les Nœuds de Raccordement Optique (NRO) jusqu’à Point de Branchement Optique (PBO), cela en passant par un point de mutualisation (PM). Ce point est donc une étape essentielle de la distribution, est donc placé au plus près des zones et bâtiments à desservir. Par conséquent, les points de mutualisation sont installés en extérieur et sur l’espace public. Or ces deux univers réunis soumettent les installations de fibres optiques à des menaces diverses.

  • Intempéries : pluie, neige, tempête… Les équipements des opérateurs renfermés dans les armoires des points de mutualisation de fibre optique doivent être protégés des intempéries. Les armoires fibre optique répondent donc à la norme IP55, assurant ainsi une protection contre les jets et projections d’eau dans toutes les directions. De même, les armoires sont généralement fabriquées en aluminium afin de prévenir les risques de corrosion.
  • Aléas climatiques : les armoires fibres doivent également pouvoir garantir l’intégrité des installations, y compris en cas de forte hausse des températures extérieurs. Ces armoires intègrent donc des solutions de gestions thermiques alliant ventilation, échangeur thermique et climatiseur.
  • Choc & vandalisme : l’environnement urbain est source de risque divers, et parce que les points de mutualisations sont souvent placés en bordure de voie, ils doivent résister aux chocs et au vandalisme. La majorité des installations disposent d’une double peau (coque intérieur et extérieur) et répondent à la norme IK10.

De fait, cette protection des installations de fibre optique est essentielle si l’on considère l’augmentation récente des actes de vandalisme sur le réseau. Face aux différents dangers auxquels sont exposées les armoires et points de mutualisation, les opérateurs misent notamment sur les nouvelles technologies pour sécuriser leurs installations.

L’innovation pour sécuriser les points de mutualisation de fibre optique

Particulièrement sensible et facilement accessibles, les points de mutualisation constituent d’une certaine façon le point faible des infrastructures de fibre optique. Or une défaillance sur un PM peut rapidement le débranchement de plusieurs dizaines ou centaines d’utilisateurs du réseau fibre. Il y a donc un réel enjeu pour les opérateurs et leurs clients, qu’ils soient particuliers ou professionnels.

Différents acteurs misent notamment sur l’intelligence artificielle pour surveiller et garantir le bon fonctionnement des multiples armoires de mutualisation qui assurent la distribution de la fibre. A l’heure actuelle, des acteurs comme Orange ou Axione (Bouygues) demandent aux techniciens de photographier l’installation avant et après intervention afin d’identifier d’éventuel problème et de déclencher rapidement et si nécessaire une intervention.

Capteurs de température ou de vibration, capteurs d’ouverture et de fermeture, serrure connectée… De nombreuses solutions existent et sont progressivement mises en œuvre afin de développer le niveau de sécurité des points de mutualisation, détecter rapidement tout problème sur le réseau, sur les équipements et l’infrastructure et ainsi déclencher une réponse tout aussi rapide pour maintenir ou restaurer la fibre.

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